Partager la publication "Et si vous mettiez un peu de transversalité dans votre Management de Projet ?"
Alternative au management hiérarchique, le management transversal se développe de plus en plus dans les entreprises.
Mais qu’entend-on réellement par management transversal ?
Petite revue de ses avantages mais aussi de ses difficultés et des défis qu’il soulève pour le chef de Projet.
Le Mode Projet, et son organisation Agile ou Prince (pour ne citer que les plus connues) implique un mode de travail transversal qui fait bien souvent coexister deux logiques dans l’entreprise :
- La logique métier ou service et son organisation verticalisée hiérarchique(fonctionnement pyramidal dit en « silo »)
- La logique projet organisation coopérative entre métiers (fonctionnement transversal).
En effet, en mode Projet, le cœur du fonctionnement n’est plus la dimension sectorielle et hiérarchique mais la notion de groupe projet transversal aux différents secteurs, composé de salariés permanents ou de prestataires et constitué spécifiquement pour la durée du projet.
Le Management transversal : quelques principes de base
Par principe, le management transversal s’oppose au Management hiérarchique en ce sens qu’il encourage l’association des différents métiers, compétences et ressources, au sein de l’entreprise.
Il s’agit de transformer une simple addition d’experts, au départ, en une véritable équipe en vue d’atteindre des objectifs partagés.
- Il implique un travail collaboratif et une synergie entre les métiers
- Il consiste à responsabiliser tous les acteurs impliqués sur un projet, chacun étant responsable de ses actions et des conséquences qui peuvent en découler.
- Il vise ainsi à renforcer l’implication des salariés dans la réussite du projet d’entreprise.
Le Manageur hiérarchique
• Gère une équipe assurant une fonction précise au quotidien
• A une autorité directe sur ses collaborateurs
• Est souvent spécialiste de son domaine
Le manageur transversal
• Conduit une équipe issue des différentes fonctions et métiers
• Coordonne l’action vers la réalisation d’un objectif à moyen ou long terme
• Ṋ’a que rarement une autorité directe sur les membres de son équipe
• Ne peut pas être spécialiste de tous les champs abordés par le projet
Un manager transverse a alors pour rôle de créer une dynamique auprès de ses collègues, sans pour autant s’imposer par l’intermédiaire de son autorité hiérarchique mais en misant d’avantage sur son influence. Le chef de projet peut même avoir à manager des intervenants qui ont un statut « supérieur » au sien dans l’organigramme de l’entreprise.
Le Management transversal : principaux avantages
Si ce mode de management en rupture avec la hiérarchie traditionnelle est adopté par tant d’entreprises c’est parce que, s’il est bien mené, il présente de nombreux atouts :
- Augmenter la motivation, l’engagement et le bien-être des collaborateurs. Chaque employé se voyant comme un responsable du développement de la société est davantage motivé pour atteindre ses objectifs.
- Favoriser un environnement de travail coopératif et proactif où chacun est porteur de solutions et d’initiatives.
- Fluidifier les échanges et limiter la perte d’informations : meilleure circulation de l’information, partage d’expérience et de savoir-faire.
- Accroître la vitesse de la prise de décision et sa mise en application,
Le Management transversal : défis
Coordonner une diversité d’activités et faire coopérer des équipes aux contraintes et objectifs différents sans utiliser les leviers du pouvoir hiérarchique : c’est possible !
Efficace et motivante, cette nouvelle approche suppose un minimum de leadership et une connaissance des leviers de motivation pour entraîner son équipe à l’atteinte des objectifs. Un manager non averti pourrait être confronté à certaines difficultés.
- L’enjeu est de conduire chacun, à s’impliquer dans la réussite de la mission.
- Il va falloir concilier des intérêts différents, des cultures différentes (commerciale et technique par exemple), des départements aux objectifs et aux fonctionnements parfois très différents, avec chacun son langage, ses enjeux, sa façon de voir le projet.
- Le manager transversal veillera ainsi à accorder une importance égale aux idées formulées par ses différents collaborateurs, indépendamment de la place qu’ils occupent au sein de l’organisation.
- Le manager transversal veillera à une bonne circulation de l’information, avoir un discours clair et homogène, à reformuler les points importants pour être compris de tous.
- Le manager transversal amènera les contributeurs à «tenir un rôle» dans le groupe et dans le projet. : Impliquer pour motiver !
- Le manager transversal devra entretenir un lien avec les managers hiérarchiques des contributeurs (on parle de « diplomatie transversale »). Ce lien est indispensable pour assurer des ressources disponibles et adéquates. De fait, il va en quelque sorte co-manager ces collaborateurs le temps de la mission.
- Gérer les résistances au changement, les freins et conflits qui en découlent.
Conclusion
Articuler logique projet et logique métier constitue un changement profond pour une entreprise qui a généralement été bâtie sur un modèle pyramidal hiérarchisé, fonctionnant sur un axe vertical.
Une des différences essentielles entre le management hiérarchique et le management hors statut hiérarchique.
• Dans le premier, le rôle du responsable est d’animer le groupe.
• Dans le second, son rôle est d’amener les membres de l’équipe à tenir un rôle dans le groupe (motivation + implication)
La dimension humaine est essentielle pour réussir un projet en management hors hiérarchie
Des compétences de leadership sont donc requises et une conduite de changement rigoureuse doit être mise en place pour accompagner cette période de transition / ces changements, bousculant les individus dans leurs rôles et leurs valeurs, vont produire des incompréhensions, des inquiétudes et des résistances de la part des acteurs (groupes, services, ou personnes).
Ne pas estimer cette dimension, sous-évaluer les répercussions de l’organisation projet, se contenter de redéfinir de façon technocratique les règles, les rôles et les procédures, risquent de mener à l’échec du projet.